Colin CASTELL

Colin CASTELLColin CASTELL est né en 1975, à Toulouse, de parents d’origine espagnole. Après un bac scientifique en spécialité biologie, il décide de suivre des études d’arts plastiques. Refusé au concours d’entrée à l’école des beaux-arts de Toulouse, il fait une première année de DEUG en histoire de l’art, puis entame un DEUG d’arts plastiques tout en travaillant comme modèle vivant à l’école des beaux-arts de Toulouse.

Après trois années d’études plus ou moins chaotiques et un nouvel échec au concours d’entrée aux beaux-arts, Colin CASTELL est reçu à l’académie royale des beaux-arts de Bruxelles en gravure. Il passe ensuite 3 ans à l’académie des beaux-arts de Varsovie en tant qu’auditeur libre. A son retour en France en 2005, il termine sa licence d’arts plastiques. En 2007, il obtient un CAP de soudeur semi-automatique et réalise ses premières sculptures.

Il vit et travaille à Caylus depuis 2005. Colin CASTELL est un être tout de curiosité perpétuellement à la découverte du monde. Ses premières études scientifiques lui ont laissé le goût de regarder au-delà des apparences, de sonder sous l’épiderme, de chercher ailleurs de nouvelles façons de voir le monde. Ce statut de peintre nomade lui convient assez, il se veut constamment ouvert à de nouvelles approches et prêt pour de nouveaux dépaysements. Son travail reflète bien cette curiosité minutieuse, cet étonnement perpétuel devant ce qui est et ce qui est caché. Le plus souvent, les sujets sont peints au format réel. A partir de 2004, il expose régulièrement ses oeuvres, que ce soit dans des espaces dédiés (Centre national d’art contemporain de l’abbaye de Beaulieu, espace Apollo de Mazamet, salon des Méridionaux de Toulouse…) ou dans des lieux moins conventionnels (boucherie, église de Caylus, …). En 2013, première création commune avec Bouc – Sébastien GASTALDI et naissance de la légende du Loup de Caylus.

Acteur de ses propres toiles, dans des autoportraits expressionnistes, Colin CASTELL s’intéresse actuellement aux autres espèces animales. Il réactualise une pratique ancienne, celles des chasseurs de la préhistoire qui dessinaient dans ces étranges lieux que sont les grottes. Ce n’est pourtant pas ce côté mystique qui l’intéresse dans l’art pariétal, mais le primitivisme et le réalisme, comme l’intéressent les repentirs et la sobriété des couleurs. Est-ce un moyen pour lui de comprendre comment c’est fait, comment ça bouge? S’agit-il uniquement d’études anatomiques? Et si ce n’était qu’un moyen de se représenter sa propre différence et sa condition d’homme? Et, plus simplement, si c’était le seul plaisir de dessiner des animaux? Colin CASTELL aime se faire plaisir.

Sa peinture est un jeu, jusque dans ses titres. Mais le spectateur voit bien autre chose, un grand talent de dessinateur, un art du trait puissant, saisissant. Les ombres portées accentuent le mouvement. Le choix des très grands formats participe aussi à l’expression forte de ces créatures en mouvement. Animaux communs de nos campagnes, bêtes plus étranges et lointaines, cette nouvelle arche de Noé est en marche.

«On peut voir un aspect disons naturaliste, au sens des scientifiques qui répertorient les espèces animales, dans ma peinture. Mais je ne suis pas un scientifique et l’idée n’est pas un retour au temps passé mais bien la réactualisation d’une pratique beaucoup plus ancienne, Préhistorique. En effet, ne se réunissaient-ils pas, avant de partir à la chasse, dans ces étranges lieux que sont les grottes,et ne décoraient-ils pas les parois de petits dessins d’animaux? Ceux-là même qu’ils s’apprêtaient à manger comme pour en absorber la substance et les forces vives. Ce n’est pas tant ce côté mystique qui m’intéresse dans le pariétal que le primitivisme et le réalisme. Les similitudes aussi dans l’usage des repentirs et la sobriété des couleurs. Pour ces premiers hommes, il ne s’agit peut-être que de copies de certaines hallucinations provoquées par les produits qu’ils prenaient à l’occasion de ces étranges rituels où l’on s’évertue à attraper l’esprit du désir.

Peut-être encore qu’il ne s’agit que d’un moyen de comprendre comment est fait et ce qu’est un animal, comment ça bouge… En ce sens, je rejoins les scientifiques, mais s’agit-il uniquement d’études anatomiques?

Et si ce n’était qu’un moyen de se représenter sa propre différence et sa condition d’homme? Je me souviens des physiognomonies de Lebrun. Mais en dehors de tout anthropomorphisme, cette animalité, ne la porte-t-on pas en nous sous plusieurs formes, des reliquats, notamment les poils?».

« Une explication?

Quand on me demande de fournir des explications concernant ma démarche ou le pourquoi de ma peinture, force est de constater alors que mon travail n’arrive pas encore à s’expliquer lui-même, n’atteint pas encore ce degré de maîtrise qui lui permettrait d’être directement lisible sans aucune espèce de justification ou je ne sais quel compte-rendu. S’il fallait une explication donc dans ce discours pictural vague et peu clair, une explication au pourquoi ou tout simplement, à ces images, je vous en livrerais une parmi toutes celles que vous trouveriez vous-même, j’en suis convaincu.

Pourquoi la peinture? Pourquoi le portrait?
C’est vrai finalement, peindre ce n’est que fixer sur un support une couche de matière (en un certain ordre assemblé, il est vrai.)(Maurice Denis) Comme un défi technique contre le temps? Ah, cette technique décidément on ne peut s’en passer! Elle pourrait bien être une raison de la peinture. Un besoin de contact avec la matière?(phase anale) «Peindre pour apprendre à peindre»? Ne s’agit-il que d’expérience (de chimie ou de physique)? Cela voudrait-il dire que la peinture dans ce qu’elle représente n’est qu’un prétexte de «scientifique» ? Pourquoi alors la peinture suscite-t-elle autant d’interrogations?

(Qu’est-ce que je montre?)
Quelle incroyable capacité qu’a l’être humain à se projeter dans ce qu’il voit. Un peu comme dans un miroir ou se reflètent les choses, le monde, Narcisse.La fascination qu’exerce la peinture sur les gens qui y sont sensibles est-elle la même que la fascination qu’exerce l’image de soi se reflétant dans l’eau ou le miroir? Un sentiment de beauté et ou de dégoût. C’est peut-être pour ça que je fais des images, pour que le spectateur se reconnaisse dedans. Comme pour lui dire: « Regarde,je suis comme toi! » ou plutôt: « T’as vu, tu es comme moi. ».

S’agit-il alors de flatter le spectateur? Faire en sorte qu’il se trouve beau? En l’occurrence mes sujets de prédilection sont le portrait et la représentation du corps. Quoi de plus proche du spectateur qui, puisqu’il est comme moi ou moi comme lui, possède un corps et un visage. Mais qu’est ce qu’il serait possible de faire à partir de ça, tous ces corps, tous ces visages?

Une démarche alors?
C’est quoi ma démarche? Un sens à ce que je fais? Le pourquoi du comment? Comment donner une explication à cet humanisme-là dont la tendance est de se poser l’éternelle question des origines? Comment c’est fait, comment ça marche? Je suis tout aussi démuni que vous face à une peinture. Face au monde, et l’émerveillement qu’il procure. Démuni et tout aussi surpris d’être peintre comme d’autres le sont de ce qu’ils sont. Pourtant, j’ai choisi de devenir peintre, de tout miser sur le plaisir de peindre et cet état d’oubli pendant l’acte de peindre.

La voilà ma démarche: trouver ma démarche à travers des pratiques picturales variées….

Merci donc de me permettre de poursuivre la réflexion plus avant…. » Colin CASTELL.

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