«QUIA NOMINOR LEO»*
À travers les animaux et Belbet on the Ground, c’est essentiellement de l’homme que nous souhaitons parler, de la place qu’il a prise et imposée à toute forme d’espèce vivante sur la planète.
Il est le roi de tout, s’accapare et s’octroie ce dont il a besoin, sans commune mesure avec aucune autre espèce.
Tout peut possiblement lui appartenir, l’air, l’eau, la terre, l’espace, la chair, la vie, persuadé que tout lui est acquis.
Or sa suprématie ne s’arrête pas là, son rapport aux femmes n’est pas en reste.
Ces animaux classifiés comme laids, moches, répugnants, dangereux, ou nuisibles nous parlent aussi des hiérarchies mises en place dans les sociétés au cours de son histoire.
Aux beaux, aux grands, forts, et riches le sommet de la pyramide!
Aux plus ou moins beaux, plus ou moins grands, plus ou moins forts, plus ou moins riches, les restes à se partager.
Sous couvert de normalité, du «ça a toujours été comme ça», ou du «c’est comme ça que ça marche depuis toujours», ce système perdure. Il est profondément absurde, dégueulasse et injuste; non seulement la majorité ne bénéficie pas des richesses et des avantages qu’il génère, mais surtout qu’il n’apporte ni stabilité, ni paix. Au sein même de son propre groupe les nuisibles existent.
Pourtant, l’homme n’est pas méchant par nature, il ne maîtrise juste pas ses peurs, ne sait pas les identifier et plutôt que de les combattre il s’en prend aux autres! Et le plus faible, sera le mieux…
Belbet on the Ground.
BOUC – Sébastien GASTALDI et Colin CASTELL
* Fable de Phèdre (I,5) dont La Fontaine s’est inspiré pour l’expression «la part du lion». Pour les puristes: « Ego primam tollo, nominor quoniam leo (Phèdre) ». « Je prends la première (part), parce que je m’appelle lion (Phèdre) ». Phèdre semble d’ailleurs s’être taillé la part du lion, dans cette affaire, puisqu’à l’origine, la fable est d’Esope, seulement traduite en latin par Phèdre.